75 ème anniversaire de la mort de Monsieur Léonce Vieljeux.

Commémoration du 75 ème anniversaire de la mort de Monsieur Léonce Vieljeux.

Militaire, Armateur, Maire, Résistant, Léonce Vieljeux fût une personnalité exceptionnelle. Un hommage lui a été rendu le 2 septembre 2019 à La Rochelle, et notre délégation était présente.

Après ses études secondaires au lycée de Tournon en Ardèche, Lèonce Vieljeux entre en 1886 à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. Diplômé en 1888, il est affecté comme officier au 123 régiment d'infanterie de La Rochelle. il épouse le 16 décembre 1891 Hélène Delmas, fille de l'aramateur Franck Delmas et 6 ans plus tard, il rejoint la compagnie dont il deviendra Président en 1919. Il en fera en 1935 la compagnie Delmas-Vieljeux qui est l'une des grandes entreprises maritimes françaises

Léonce Vieljeux siège de 1912 à 1925 au conseil municipal de La Rochelle. À la suite d'une crise municipale, les rochelais le désigne en qualité de maire en 1930 dans l'espoir qu'il réglera la crise économique et sociale qui règne dans la ville. Il y parvient en améliorant le bien-être de ses administrés, en assainissant les finances, en construisant des logements, des écoles..

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, Léonce Vieljeux s’emploie à résister aux exigences des officiers allemands présents dans sa ville. Ainsi, le dimanche 23 juin 1940, un lieutenant allemand se présente à lui afin de hisser un drapeau hitlérien sur l'hôtel de ville. Le maire de La Rochelle lui répond alors : « Colonel [de réserve] dans l'armée française, maire d'une grande ville, mon honneur d'officier et ma dignité m'interdisent de discuter avec un officier subalterne, même s'il appartient à une armée victorieuse. Je n'exécuterai des ordres que s'ils émanent d'un officier allemand ayant un grade au moins égal au mien ».

Ce premier acte de résistance est suivi par une opposition systématique à l'affichage de la propagande nazie. Parallèlement, il aida à trouver des filières d'évasion pour les ingénieurs et ouvriers de son usine et organise avec ses cousins et amis le réseau de résistance « Alliance », qui fournit à Londres des informations sur le trafic portuaire rochelais, et des faux emplois aux requis du STO.

Le 22 septembre 1940, Léonce Vieljeux est destitué de ses fonctions de maire puis, expulsé de sa ville le 17 juin 1941, il est assigné à résidence près de Jarnac en Charente, chez sa fille, jusqu'au 2 novembre 1941.

 Revenu à La Rochelle, il est arrêté par la Gestapo le 14 mars 1944 - accusé d'avoir protégé la fuite de deux de ses ouvriers - en même temps que son petit-fils Yann Roullet (1915-1944), pasteur à Mougon (Deux-Sèvres), ses neveux Frank Delmas (1900-1944) et Jean Chaperon (1891-1944) ainsi que Joseph Camaret (1889-1944), ingénieur en chef des chantiers Delmas-Vieljeux et agent Sea Star. Ils appartiennent tous au réseau SR Alliance ou ont protégé certains de ses membres. Depuis l'asile de Lafond transformé en prison5, ils sont d'abord transférés le 23 mars 1944 à la prison de la "Pierre Levée" de Poitiers, puis le 28 avril, à Fresnes et enfin ils arrivent par le convoi du 29 avril 1944 au camp de concentration de Schirmeck sous la classification « Nacht und Nebel ».

La nuit du 1er au 2 septembre 1944, une camionnette amène par petits groupes de 12 les 106 détenus du réseau Alliance de Schirmeck jusqu'au camp de concentration de Natzwiller-Struthof (Alsace). Ils y sont aussitôt abattus - dans le dos - à la mitrailleuse. Les cadavres sont incinérés ensuite dans le four crématoire attenant, en même temps que 300 hommes et 92 femmes.

 Connue plusieurs mois plus tard - vers la mi-janvier 1945 - la nouvelle de la mort de « Monsieur Vieljeux » jette la consternation dans toute la ville de La Rochelle. Deux services religieux distincts sont alors célébrés le 27 janvier 1945 l'un après l'autre, au temple protestant et en la cathédrale Saint-Louis de La Rochelle, autour desquels se sont massés dans un silence impressionnant 3 000 Rochelais d'obédiences et de catégories sociales diverses. Bien que la ville soit encore occupée et que tout rassemblement y soit prohibé, les Allemands n'interviennent pas. Une stèle est inaugurée le 23 juillet 1948 par le général de Gaulle qui rappelle le sacrifice de Léonce Vieljeux.

(source Wikipédia)