Militaire, Armateur, Maire, Résistant, Léonce Vieljeux fût une personnalité exceptionnelle. Un hommage lui a été rendu le 1er septembre 2020 à La Mairie de La Rochelle, en présence de nombreuses personnalités civiles et militaire. Notre délégation était présente.
Léonce Vieljeux entre en 1886 à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Diplômé en 1888, il est affecté comme officier au 123e régiment d’infanterie à La Rochelle.
Il siège de 1912 à 1925 au conseil municipal de La Rochelle, devient maire en 1930 et parvient a régler la crise économique et sociale qui règne dans la ville, et améliore le bien-être de ses administrés, en assainissant les finances, en construisant des logements, des écoles..
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, Léonce Vieljeux résiste aux exigences des officiers allemands présents dans sa ville et le dimanche 23 juin 1940, il refuse de hisser le drapeau hitlérien sur l’hôtel de ville s’oppose à l’affichage de la propagande nazie. Parallèlement, il aida à trouver des filières d’évasion pour les ingénieurs et ouvriers de son usine et organise avec ses cousins et amis le réseau de résistance « Alliance », qui fournit à Londres des informations sur le trafic portuaire rochelais, et des faux emplois aux requis du STO.
Le 22 septembre 1940, Léonce Vieljeux est destitué de ses fonctions de maire puis, expulsé de sa ville le 17 juin 1941, il est assigné à résidence près de Jarnac en Charente, chez sa fille, jusqu’au 2 novembre 1941. Revenu à La Rochelle, il est arrêté par la Gestapo le 14 mars 1944 – accusé d’avoir protégé la fuite de deux de ses ouvriers.
La nuit du 1er au 2 septembre 1944, une camionnette amène par petits groupes de 12 les 106 détenus du réseau Alliance de Schirmeck jusqu’au camp de concentration de Natzwiller-Struthof (Alsace). Ils y sont aussitôt abattus – dans le dos – à la mitrailleuse. Les cadavres sont incinérés ensuite dans le four crématoire attenant, en même temps que 300 hommes et 92 femmes.
Vers la mi-janvier 1945, la nouvelle de la mort de « Monsieur Vieljeux » parvient à La Rochelle. C’est la consternation dans toute la ville et 3 000 Rochelais assistent aux deux services religieux célébrés le 27 janvier 1945 l’un après l’autre, au temple protestant et en la cathédrale Saint-Louis de La Rochelle, Bien que la ville soit encore occupée et que tout rassemblement y soit prohibé, les Allemands n’interviendront pas.
Une stèle est inaugurée le 23 juillet 1948 par le général de Gaulle qui rappelle le sacrifice de Léonce Vieljeux.