En hommage aux marins disparus !

EXCLUSIF ! d’après le récit de Patrick CHEVRIER 

Narrateur : Michel Lardeux. 

« Il était une fois la famille Chevrier …… »

Episode 4  « Tu seras marin mon fils, comme tes frères : Jean, Michel et Christian !

 En 1954 né le petit Patrick CHEVRIER . Dans cette belle famille de pêcheur, son destin était tout tracé : « ll fera comme la famille « Marin Pêcheur ».

A l’âge de 8 ans, il débarque avec ses parents en 1962 sur l’ile de Ré et suivra sa scolarité à l’école de la Flotte en Ré .A 15 ans en 1968 il embarquera comme mousse sur le « Jean-Nicole II » après avoir fait L’EMA (Ecole d’Apprentissage Maritime) .

 Ma première marée : c’est avec le patron Marcel DONARD  !

Patrick raconte :

Le patron me dit, d’un ton ferme « tu f’ras la cuisine !!! et je lui répond « Ah bon !!! »… mais je ne sais pas faire cuire un œuf ! 

Je m’suis fait souffler dans les bronches, et il me répond : tu feras comme tous les mousses de ton âge : la cuisine, la vaisselle, remplir les aiguilles pour réparer le chalut… , Mais enfin ! s’ennerve-t-il, c’est comme ça qu’on apprend à travailler, un point s’est tout !!!!

L’équipage du Jean-Nicole II, était composé de 5 hommes : le Patron Marcel Donard, le Mécanicien Dédé Martin, les 2 matelots Roger Zélie, Serge Pineau et un mousse : Patrick Chevrier. Nous partions du port de la Flotte pour des marée de 10 ou 15 jours, voir un mois, quant nous vendons à Port Bloc en Gironde. 

Je me souviens encore de la première marée car pendant 11 jours , j’étai malade … malade à en crever ! Je ne mangeais pas, je vomissais de la bille,et en plus :il fallait faire la cuisine. Comme mousse, j’étais aussi chargé de nettoyer le carré du poste de 4 mètres carré pour 5 hommes, le poste d’équipage, à la fois réfectoire, salle de repos et dortoir. Dans ce réduit ou règne en permanence l’humidité, les matelots respirent une affreuse odeur de renfermé à laquelle se mêlent une odeur de tabac froid et de cuisine, alors l’ hygiène excusez -moi… !

Je me souviens de la peau de Roussette (petit requins) qu’on utilisait pour astiquer le planché du carré. La vie d’un mousse était rude, bien sûr toute les corvée étaient pour le mousse. »

 En 1969 le Jean-Nicole se perdra par mauvais temps devant le phare de Chassiron tout l’équipage sera sain et sauf . En 1970 Patrick embarque sur le « NELOMBO » chalutier appartenant à Pierrot Zélie , avec 3 hommes d’équipages, Pierrot Zélie comme Patron, Gilles Zélie comme matelot, et patrick comme novice. Il restera 2 ans. Il change de navigation en 1973 pour partir à La Rochelle sur le  « LAUISA. », un navire de 24 mètres immatriculé à l’île d’YEU   appartenant à Raymond Chauviteau .

 Mon premier thon 

« Comme toute la Familles CHEVRIER je voulais me frotter faire la Pêche au Thon !!!l’équipage été composé du Patron Raymond Chauviteau de l’ile d’Yeu , le mécanicien Guy Fays de La Flotte en Ré, le second Jean-Paul Charpentier, le Matelot Alfred Charreau de l’île d’Yeu, Jean Prejean de La Pochelle, et moi, comme matelot. Première Marée départ de la Rochelle le 31 Mai 1973 retour le 2 Juillet . 

Pour pêcher le premier THON le « LAUISA » fera 8 jours de route jusqu’au  « îles des Açores. » 20 milles de l’île « Ariel » par latitude N.40° 54.00 longitude W 31°12.00. loin de tous !! Nous pêcherons le thon pendant 29 jours, à cette époque comme mon père me le racontait ,il ne fallait par faire le difficile sur la nourriture et…. lhygiène.

Je me souviens avoir pris une douche au bout de 20 jours de mer , à l’eau salée !, car nous n’avions plus d’eau douce, plus de viande…..

Je me rappelle avoir mangé le dernier repas de viande….avec des petites bêtes dedans. Nous etions obligés de passer la viande dans le vinaigre !!!. L’eau douce était réservée exclusivement pour la cuisine. 

Au bout de 25 jours le retour de LRochelle fût un soulagement. Nous avions rencontré le navire d’assistance Météo « France II » au point « K » qui nous avait donné un peu de pain frais !!! , deux repas de viande en échange de 4 thons.

Pour l’équipage c’était un repas de réveillon ! Nous sommes rentrés à la Rochelle au bout de 32 jours de mer, la cale pleine de 11 tonnes de thon ! Une très belle pêche !!! et la pêche au thon se prolonger jusqu’au mois d’octobre.

En 1974 PATRICK effectue son service militaire sur le Croiseur « COLBERT » sous le commandement de l’Amiral PETROCHILLO, chef d’escadre de l’ATLANTIQUE .

Un homme à la mer !

En 1975, démobilisé, il repart faire lla pêche au chalut sur le « LAUISA ». En 1977 le Patron Raymond Chauviteau fera construire un fileyeur de 18 mètre « ORCA » 1979, pour la pêche au merlu, et au thon, dans le golf de Gascogne.

Je me souviens d’être tombé à l’eau sur la LAUISA . Nous étions à virer (remonter) le chalut .Et comme tous les jeunes Marins, on se croit plus fort que les autres. Le panneau arrive le long de la lisse, je pars en courant, je monte sur la lisse pour faire parer le panneau qui était coincé dans la ferme..Mon pied glisse sur la fûne (cable qui retient le panneau) et je tombe à l’eau. Nous avions alors le chalut derrière le bateau et j’ai eu une peur monstre de voir partir le bateau. Le Patron Raymond garde son calme. Il fait un tour complet pour me récupérer et, un coup de chance, je ne suis pas passé dans le chalut !! Ils mon récupéré derrière le bateau ou je commençais à couler avec le poids de mon ciré ! Le mécanicien Guy Fays, qui m’a remonté à bord me dit : toi tu reviens de loin!

J’avais bien compris que ce jour aurait peut être pour moi : le dernier !!!  

En 1980 Patrick tombe gravement tombe malade. Pendant 6 mois, il a interdiction de reprendre la pêche au large.

 Que lui arrivera-t-il  ? : Vous le lirez bientôt dans le cinquième épisode de cette épopée maritime qui nous tient en haleine depuis le début de l’été !