Les Oeuvres présentées ont été entièrement réalisées en bois massif, sans collage,  sculptées avec un simple couteau de marin, par le P’tit Maurice 

Presentation du P’tit Maurice.

Propos recueillis par Michel Lardeux auprès de Patrick Chevrier.

Le p’tit Maurice :

Mon frère, Maurice Chevrier , dit le P’tit Maurice pour le distinguer de mon père, prénommé aussi Maurice,  est née en 1939 de la 7eme génération des pêcheurs Chevrier. 

Le P’tit Maurice a commencé la pêche à l’âge de 13 ans comme mousse et matelot ensuite, pour faire 10 ans la pêche au thon et à la ligne, puis à l’appât vivant.

Petite précision au passage : connaissez vous l’appât vivant ?

Sur des navires comme le PICADOR , l’OGRE DU DESTIN, le ROSAIRE , le KIFANLO …. des bateaux de 23 à 24 mètres, il fallait au moment de partir, pêcher les appâts vivants , des anchois ( petites sardines) devant le port des Sables – d’Olonne. 

Les anchois devait être pêchées la nuit pour ensuite les tenir vivants dans les viviers des bateaux, avec une circulation permanente d’eau de mer. Cet approvisionnement d’appâts pouvait durer 2 à 3 jours pour remplir les viviers. 

Ensuite ils partaient pour leurs campagnes de Thon, à 130 Milles (235) kilomètres au large du port des Sables. Il arrivait parfois que les bateaux perdent leurs appâts par les temps orageux, et ils étaient donc obligés de revenir renouveler leurs appâts. 

Partir en mer c’était comme partir à la guerre » ; on revient ou la mer nous prend !!

Le P’tit Maurice fera la pêche au thon pendant la période de 1953 à 1963.

Il racontait souvent sa journée du 12 juillet 1961 : une tempête meurtrière pour les thoniers dans le golf de Gascogne et les côtes Espagnole. Terrible : 25 thoniers disparus avec 150 marins !

J’ai gardé le souvenir de ce jour ou nous étions en mer avec eux, et revois toujours le navire qui se trouvait avec nous à pêcher le thon. C’était «le  Loulou » navire des Sables d’Olonnes avec 5 hommes à bord. Disparu dans la nuit, et lors des recherches sur zone pendant 24h, nous avons retrouvé dès le lendemain les débris de bois, mais aucun survivant. 

Triste nouvelle à annoncer sur « Conquet radio », qui transmettra aux familles.

 Maurice arrêtera la pêche au thon suite à ce naufrage qui restera dans sa mémoire !!!

Ensuite il fît construire en 1964 son propre bateau aux chantiers « l’Espoir Sablais »  et lui donna le prénom de sa fille « La Petite Pascale »., un ligneur de 9 mètres, armé pour la pêche à la palangre et aux casiers pour pêcher les dorades, les bars, les crevettes.

Maurice rejoindra ensuite la famille dans l’ile de Ré pour continuer la pêche aux filets et la ligne. 

Notre père Maurice, malade, lui demande de prendre le Santa- Thérésa, et le p’tit Maurice accepte.  

La « Petite Pascale » sera alors revendu au frère de ma mère, Mimile Brochard, et fera son retour au Sables d’Olonnes pour la pêche aux casiers, et à la ligne .

A la barre du Santa-Thérésa,  le P’tit Maurice part pour des marées de 3 ou 4 jours, sur le plateau de Chardonnière, pour pêcher la langoustine,  le merlu , les soles. Il fera aussi la ligne pour pêcher les bars en été . Agé de 45 ans, le « Santa Thérésa » trop vieux, épuisé par la mer, finira en épave sur la cale de Saint-Martin. Maurice continuera la pêche jusqu’à 1993 avec son petit bateau « le CHRISTINA » pêchant à la ligne de la Conche des Baleines à la pointe du groin.

Maurice était apprécié par les amis pour sa connaissance à la pêche à la ligne, le montage du matériel et ses connaissances du métier. Il arrêta la pêche, pour cause maladie en fin 1993.

Pour oublier sa maladie, il se mit à la sculpture bois. Il sculptera le bateau de notre grand père le « Français », un dundee de 18 mètres, armé pour la pêche au thon.  

Bien d’autres sculptures inspirées de la mer seront réalisées : «   l’homme et la mer », le « dundee Gabriel Marie », espadon, raie , rouget-barbet etc.…  Toutes les sculptures de Maurice ont été réalisées au couteau, et avec une lame d’acier pour dégrossir le noyer dans la masse. Les voiles étaient sculptées en ormeau.

Maurice présenta ses oeuvres magnifiques dans les expositions  de l’ile de Ré. 

Le matelot (LM) : extrait de « La saga des Chevrier »